Dans les maladies auto-immunes, le système immunitaire attaque les propres tissus du corps (notre « soi »). Les études scientifiques nous informent que les maladies auto-immunes sont liées à la santé intestinale. Plus précisément, le microbiote de l’intestin et une perméabilité intestinale accrue, communément désignée par « leaky gut », sont des facteurs déterminants dans l’émergence et l’aggravation de ces affections.
Cet article explore comment ces éléments influencent les maladies auto-immunes et propose des pistes pour y remédier.
Influence d’un microbiote déséquilibré
Le microbiote intestinal est un écosystème complexe de bactéries vivant en symbiose dans notre organisme. Il joue un rôle clé dans l’éducation du système immunitaire. Lorsque ce microbiote est en équilibre, il aide à maintenir une réponse immunitaire tolérante et contrôlée, c’est-à-dire que les cellules de votre système immunitaire font parfaitement la différence entre les molécules étrangères à soi (le « non-soi »et les molécules appartenant à notre organisme (le »soi »).
Cependant, plusieurs facteurs peuvent déséquilibrer notre microbiote, notamment une alimentation riche en graisses inflammatoires, en sucres, et en produits ultra-transformés, ainsi que d’autres facteurs tels que, par exemple, le stress, l’alcool, la sédentarité, le manque de sommeil, la pollution et le tabagisme.
Normalement, notre intestin abrite un grand nombre de bactéries bénéfiques qui aident à maintenir la santé de notre système immunitaire. Cependant, lorsque l’équilibre entre les bonnes et les mauvaises bactéries est perturbé (ce qu’on appelle un « microbiote déséquilibré »), les bactéries nuisibles peuvent prendre le dessus.
Emergence de l'inflammation intestinale et de l'auto-immunité
Un microbiote déséquilibré peut favoriser l’inflammation intestinale et l’auto-immunité :
1. En affaiblissant la barrière intestinale : Un microbiote déséquilibré peut perturber les jonctions serrées entre les cellules de la paroi intestinale, augmentant ainsi la perméabilité intestinale. En effet, lorsque les bactéries nuisibles dominent, elles sécrètent d’importantes quantités de toxines. Ces toxines irritent la barrière intestinale qui devient plus perméable (phénomène d’hyperperméabilité).
2. En affectant le rôle de la paroi intestinale : L’hyper-perméabilité intestinale, ou « leaky gut », est un état où la barrière intestinale devient trop perméable, laissant passer des substances indésirables telles que des fragments de protéines, des toxines et des antigènes. Les toxines, ainsi que d’autres molécules mal digérées, peuvent passer au travers de la paroi intestinale irritée et provoquer une stimulation incontrôlée du système immunitaire.
3. En perturbant nos cellules immunitaires : Les bactéries nuisibles peuvent produire des substances toxiques qui affectent les cellules immunitaires. Ces substances peuvent soit supprimer l’activité des cellules immunitaires bénéfiques, soit stimuler de manière excessive les cellules immunitaires qui provoquent l’inflammation chronique systémique. Cela signifie que le système immunitaire se met à réagir de manière excessive à des stimulis, même normaux, ce qui conduit à une inflammation chronique dans notre corps.
4. En activant une perte de tolérance immunitaire : Normalement, le système immunitaire reconnait et tolère les composants normaux de notre corps (notre « soi »). Cependant, en présence d’hyperperméabilité intestinale, cette tolérance peut être perdue. Cela signifie que le système immunitaire, sur-stimulé, peut commencer à attaquer les propres cellules du corps, conduisant à des maladies auto-immunes.
Vers une meilleure santé intestinale
Afin de fortifier sa barrière intestinale et d’harmoniser son microbiote, il est recommandé d’adopter une alimentation non transformée, abondante en légumes et en aliments bruts comme dans le régime Paléo. En effet, pour les personnes sensibles, il peut être bénéfique d’éviter les aliments contenant du gluten (beaucoup de céréales), du lactose et de la caséine (les produits laitiers) qui sont connus pour affecter la perméabilité de l’intestin. Ce sont les sensibilités les plus répandues.
Il existent également des sensibilités à des aliments contenant d’autres toxines: les lectines, les phytates, les alcaloïdes, trois types de composés présents dans de nombreux aliments végétaux. Les lectines peuvent se lier aux parois cellulaires du tractus intestinal, pouvant interférer avec l’absorption des nutriments et provoquer des irritations. Elles peuvent également traverser la barrière intestinale et entrer dans la circulation sanguine, où elles peuvent provoquer une réponse immunitaire. Les phytates, ou acide phytique, sont des composés présents dans les graines de plantes (graines, légumineuses, céréales, noix). Les alcaloïdes présents dans les solanacées peuvent également augmenter la perméabilité intestinale (tomates, aubergines, pommes de terre, poivrons etc.)
Il a été prouvé par des études que des régimes comme le protocole du Dr Terry Wahls, le protocole Paléo Auto-immun, le régime paléo ou le régime hypotoxique du Pr Jean Seignalet peuvent contribuer à l’amélioration des symptômes chez les individus souffrant de maladies auto-immunes. Selon moi, le protocole Paléo Auto-immun est le plus efficace pour traiter l’hyperperméabilité intestinale chez les personnes souffrant de maladies auto-immunes, car il inclut une phase d’élimination destinée à retirer temporairement les principales sources de sensibilités alimentaires, permettant ainsi à l’intestin de se réparer et au corps d’obtenir tous les nutriments dont il a besoin pour cheminer vers la guérison.
Conclusion
En conclusion, la santé intestinale joue un rôle crucial dans la prévention et la gestion des maladies auto-immunes. En prenant soin de notre microbiote et en évitant l’hyper-perméabilité intestinale, nous pouvons potentiellement réduire l’inflammation et améliorer notre qualité de vie.
Et Maintenant ?
Voici quelques pistes de réflexion :
– Comment votre alimentation actuelle influence-t-elle votre microbiote intestinal et votre santé générale ?
– Avez-vous déjà envisagé de modifier votre régime alimentaire pour améliorer votre santé intestinale et potentiellement réduire les risques de maladies auto-immunes ?
– Quels autres facteurs de votre mode de vie pourraient affecter votre barrière intestinale et comment pourriez-vous les modifier ?
– Quelle petite action allez-vous entreprendre dès aujourd’hui pour commencer à améliorer votre santé intestinale ?
sources
1. Études sur les facteurs environnementaux et les maladies auto-immunes.
2. Recherche sur le microbiote et les maladies inflammatoires.
3. Protocole du Dr Terry Wahls, régime Paléo, Protocole AIP et régime du Pr Jean Seignalet.
4. Fasano, All disease begins in the (leaky) gut. 2020